top of page

Grenoble et alentours

  • Guillaume Guillaume Raverdy
  • 1 nov. 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 avr.

Le massacre du pont de Saint-Barthélémy

En novembre 1685, 45 protestants du Trièves ont choisi l'exil mais ont opté pour le chemin de l'Oisans par Besse. Pour cela, après avoir traversé Laffrey, ils passent le pont sur la Romanche à Saint-Barthélémy de Séchilienne. Le curé, averti, a rameuté des villageois catholiques pour les arrêter. Après un violent combat quelques protestants arrivent à s'échapper, nombreux sont tués et les autres sont capturés, jugés, décapités, pendus ou envoyés aux galères.



Notre Dame de Mésage, le petit village aux deux églises romanes


L'Eglise paroissiale Notre Dame, fondée sur un site tellurique, remonterait à l'époque carolingienne. Son clocher penché et son abside primitive, dissimulée derrière deux piliers, en font un lieu chargé d'émotion. L'alternance de teintes entre l'albâtre, extrait localement, et le tuf calcaire orne ses arcatures aveugles. Cet usage précoce de l'albâtre annonce son essor aux XIVᵉ-XVIᵉ siècles pour les tombeaux princiers.


La chapelle privée Saint-Firmin est le dernier vestige de l'ancien "Hôpital de Vizille", une commanderie des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis de l'Ordre de Malte, fondée au XIIIᵉ siècle. Cet "hôpital" faisait office d’hospice et de gîte d’étape sur la route du col de Montgenèvre menant à Rome et Jérusalem.

Restée presque intacte depuis sa construction à la fin du XIIᵉ siècle, elle est considérée comme le plus bel exemple d’église romane rurale dauphinoise en montagne. Perchée sur une butte qui la met en valeur, elle séduit par son harmonie et la finesse de ses moellons de tuf à joints serrés. Son architecture sobre, sans artifices, est uniquement rehaussée par les mystérieuses figures sculptées des arcatures lombardes du clocher, interrogeant encore le regard des visiteurs sur leur signification médiévale.




Le grand pont de Vizille

Si Colbert avait déjà initié l’amélioration des routes, c’est sous Louis XV que de grands travaux furent entrepris pour relier les villes du royaume. Ainsi, dans les années 1750, la route royale de Grenoble à Gap fut considérablement modernisée.

Achevé en 1752, le grand pont sur la Romanche est une audacieuse construction en une seule arche, bâtie en blocs de calcaire gris de Laffrey. Sa rampe en pente douce menant au cœur de la cité permit d’intégrer Vizille à l’axe principal, alors que la ville n’était jusque-là traversée que par une modeste route reliant Grenoble à Briançon. Conçu pour les charrettes et les chevaux, ce pont, aux dimensions généreuses, supporte encore aujourd’hui le passage de camions de 38 tonnes, près de trois siècles après sa construction, sans faillir.




François de Bonne Duc de Lesdiguières

Issu d’une modeste extraction, fils d’un notaire du Champsaur, cet ancien cadet devint pendant 45 ans le chef incontesté des protestants du Dauphiné. Son génie militaire exceptionnel lui valut le surnom de "renard des montagnes".

Sous Henri IV, il fut nommé lieutenant général du Dauphiné, puis maréchal de France, Pair et Duc de Lesdiguières. Après son abjuration et sa conversion au catholicisme, il accéda au prestigieux titre de Grand Connétable de France et gouverna la Picardie, le Bourbonnais et l’Artois. Défenseur des frontières orientales du royaume, il repoussa à plusieurs reprises les tentatives d’invasion du Duc de Savoie en Provence et en Dauphiné.

En 1593, après la pacification des guerres de Religion, Lesdiguières acquit la terre de Vizille, fit endiguer la Romanche et reconstruisit, entre 1600 et 1620, un nouveau château entouré d’un vaste parc.

Son œuvre, ainsi que des portraits et statues, sont aujourd’hui visibles au château de Vizille.




Vizille, berceau de la Révolution Française

Deux  siècles plus tard... le château de Lesdiguières est devenu une usine d'impression sur étoffes qu'on appelle "les indiennes", appartenant à un grand bourgeois: Claude Perier. En juillet 1788 après une série d'émeutes a Grenoble , les trois ordres:  Noblesse, Clergé et Tiers Etat, décident contre la volonté royale de se réunir dans la salle du jeu de paume du château de Vizille.

Apres avoir été durant cinquante ans de 1925 à 1975 la résidence d'été des Présidents de la République, le château abrite aujourd'hui le Musée Nationale et le Centre de Documentation  de la Révolution Française.




Le musée de la Révolution française – Vizille

Créé en 1983 dans la perspective du bicentenaire de 1989, par le Département de l’Isère, le Musée de la Révolution française offre un nouveau regard porté sur une période charnière de l’Histoire de France à partir de la production artistique qu’elle a suscité à l’époque et depuis.Installé dans le site du Domaine de Vizille où la Révolution française est célébrée depuis deux siècles, le musée propose un éveil critique du regard et une vision en perspective des arts et de l'histoire.



La Bataille de Jarrie, le 19 août 1587

Nous sommes en plein dans la huitième et dernière guerre de religion et la France se déchire en trois clans, le Roi de France et les catholiques modérés, le Roi de Navarre et les protestants et le Duc de Guises et la ligue ultra catholique.

Cette année là, Henri de Navarre prépare une  grande offensive contre la Lorraine et le Duc de Guise. C’est dans ce contexte qu'en août se rencontrent, sur le plateau d’Herbeys, Brié et Haute Jarrie,  les armées catholiques emmenées par La Valette, d'Ornano et de Rame  et une armée de mercenaires Suisses conduite par Cugy qui venaient de passer la nuit a Villeneuve d’Uriage.

L’armée protestante menée par Lesdiguières et Chatillon  était dans la plaine de Champ mais ne pouvait franchir la Romanche  en crue  le pont étant « ruiné ». Les piquiers Suisses pris en cours de déplacement, sans commandement efficace et avec des armes démodées ne vont pas peser lourd devant les arquebusiers a cheval et très mobiles de l'armée catholique.

La bataille ne durera que quelques heures mais sera  acharnée et laissera près de 1500 morts sur le terrain  presque tous Suisses. C’est la plus grande bataille  de tous les temps pour la région grenobloise et pourtant elle est complètement effacée de la mémoire collective.



Traversée de Grenoble - Grenoble au temps de la Révocation…

L’office de tourisme de Grenoble Alpes Métropole propose une visite guidée : Visite Sur les traces des Protestants à Grenoble. Au 16ème siècle, la Réforme gagne Grenoble avec une population protestante notable. Après la Révocation de l’Edit de Nantes, les Huguenots persécutés traversent la région pour rejoindre la Suisse et l’Allemagne. Suivez notre guide à travers la ville pour découvrir l’histoire et les figures importantes du protestantisme en Dauphiné. 

Office de tourisme de Grenoble Alpes Métropole : https://www.grenoble-tourisme.com/fr/


AUDIO : Sophie Baillarguet, guide conférencière vous fait découvrir l'histoire des Huguenots lors d'une visite dans le centre de Grenoble. Visite audio d'environ 1h (en deux parties) enregistrée en novembre 2024.



 


Grenoble au 21° siècle… 

C'est sur les contreforts de la Bastille, le fort qui domine la ville, qu'on peut le mieux aujourd'hui  observer l'évolution de celle-ci .

  • le Grenoble de Lesdiguières avec ses tuiles romaines grises ocrées.

  • le Grenoble du  XIXème siècle avec ses tuiles rouges. 

  • et le Grenoble d'aujourd'hui avec des immeubles à perte de vue .

La ville n'a pas gardé beaucoup de traces de son passé : cependant pour qui sait fouiner un peu  dans les vieux quartiers, de jolis trésors restent les témoins de ce 17ème siècle que nous venons d'évoquer.

  • la place Saint-André avec le palais du parlement du Dauphiné et la collégiale.

  • l'ensemble Cathédrale et la place Notre Dame avec le "Musée de l'Evêché".

  • le quartier et l'église St Laurent avec la porte  par ou fut prise la ville lors de l'attaque de 1590.

  • le couvent de la visitation fondé par François de Salles qui abrite aujourd'hui "le Musée   Dauphinois".

  • Si l'on rajoute le Musée de peinture dont les collections sont d'une richesse exceptionnelle nous avons, là, signalé ce que le touriste d'aujourd'hui ne doit pas manquer en traversant la capitale des alpes.




Téléphérique de la Bastille

Embarquez dans les célèbres « Bulles », ces cabines emblématiques, qui vous transportent en quelques minutes depuis le centre-ville de Grenoble jusqu’au Fort de La Bastille. Cette fortification militaire du XIXe siècle est aujourd’hui un site touristique de premier plan dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Inauguré en septembre  1934, il a célébré ses 90 ans en 2024, symbolisant un patrimoine exceptionnel au cœur de la ville. La Bastille, c’est bien plus qu’un site touristique. C’est une montagne aux portes de la ville, offrant un panorama exceptionnel à 360° sur l’agglomération grenobloise et les massifs environnants.









bottom of page